Du biais

Un économiste disait que le succès de Keynes venait de ce qu’il avait dit aux politiques ce qu’ils avaient envie d’entendre : pour relance l’économie, il suffisait de dépenser.

On peut imaginer qu’il en a été de même du libéralisme : il enjoint le législateur de démanteler toute législation.

Et maintenant, on en est à la « valeur travail ». On pourrait penser que c’est le contre-pied des deux précédents paragraphes. Que nenni. Ce n’est qu’un slogan. Ceux qui l’agitent n’ont apparemment pas compris qu’ils devaient balayer devant leur porte.

Le phénomène semble général. Nous tendons à suivre la pente de moindre effort. Et c’est pour cela que nous sommes facilement manipulables.

Ce qui semble nous redresser est la crise. La paresse intellectuelle n’est plus permise. Peut-être aussi que de slogan en slogan, on finit par déboucher sur une idée utile, que quelqu’un est capable d’utiliser ? En tous cas, il pourrait être utile de faire des exercices de critique de sa pensée (ce que les anciens semblent avoir appelé « dialectique »). Et peut-être aussi ferait-on bien de se demander si la paresse intellectuelle est innée ou acquise…

(Et si la « société », pour nous gouverner aisément, donc ne pas avoir à gérer notre « complexité », avait intérêt à nous rendre manipulables ?)

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