Custine

Mécontent de son pays, la marquis de Custine pense trouver l’idéal perdu en Russie. Il publie La Russie en 1839, le récit du voyage qu’il y fait. Ce serait le pendant de l’oeuvre de Tocqueville sur l’Amérique.

« J’allais en Russie pour y chercher des arguments contre le gouvernement représentatif, j’en reviens partisan des constitutions. Le gouvernement mixte n’est pas le plus favorable à l’action ; mais dans leur vieillesse, les peuples ont moins besoin d’agir ; ce gouvernement est celui qui aide le plus à la production, et qui procure aux hommes le plus de bien-être et de richesses ; il est surtout celui qui donne le plus d’activité à la pensée dans la sphère des idées pratiques : enfin il rend le citoyen indépendant, non par l’élévation des sentiments, mais par l’action des lois : certes, voilà de grandes compensations à de grands inconvénients. » cité par Wikipedia.

Déception. Custine semble y avoir rencontré la Russie éternelle, de Staline et de Poutine. Une Russie où tout est dissimulation à la Potemkine, où tous sont esclaves de leur désir de conquête du monde, qui les a conduits à abandonner leur liberté à un tyran. Mais aussi une Russie qui n’a pas d’identité propre. Qui à la fois voudrait être et rejette l’Europe. Même Pouchkine ne serait qu’une copie de Byron.

Custine craignait que l’Europe ne s’endorme et ne soit balayée par les hordes slaves.

Livre qui fut un « best seller » de son temps et qui est ressorti à chaque grand changement russe. (Concordance des temps, de France culture.)

(Custine n’aurait-il pas été aussi le prototype de nos amoureux modernes de M.Poutine ? Ce qu’ils apprécient chez lui est qu’il s’oppose à ce qu’ils n’aiment pas chez nous. Ils n’ont pas compris que l’ennemi de notre ennemi, peut être bien pire que lui.)

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