Protection de l’enfance

L’Angleterre s’indigne, ai-je entendu à la BBC il y a quelques jours. WhatsApp veut abaisser l’âge d’utilisation de son application à 13 ans. Or l’enfant y est soumis aux pires horreurs.

Tant qu’on y est, ne ferions-nous pas bien de nous demander à quoi l’enfant est soumis par la société ? Toute ce qui se déverse d’injonctions sur lui est-il bon pour sa santé mentale ?

Anti dépresseur

450.000 prescriptions d’anti-dépresseurs à des moins de 18 ans, en un an, disait les nouvelles de la BBC, l’autre jour.

Jeunesse déprimée ? Ou acharnement thérapeutique ? Maslow disait que l’amitié était la psychanalyse de l’homme bien portant…

Ce qu’il y a de curieux est que, dans ma jeunesse, on vantait une société de « l’opulence », et qu’ensuite, on n’a voulu qu’améliorer les choses. Or, il semble bien que beaucoup de choses aient empiré. Peut-être serait-il temps d’oublier les beaux discours et de mener une enquête sur l’état de notre société, et sur ses pratiques ?

on the one hand, we have overly paranoid parenting that looks for labels and diagnoses for normal (albeit sometimes difficult) emotions and experiences. On the other, we have laissez-faire parenting that gives prepubescent children a portal to an alternative universe in their pockets with virtually no legal limits. This paradox has led to a generation of digital guinea pigs who are not so much depressed as helplessly confused: undergoing all the usual trials and tribulations of adolescence (break-ups, peer pressure, self-consciousness and body image) with new challenges and dangers, while being told by everyone — schools, parents, social media — that they should constantly be checking in on their mental health.

Article UnHerd

Paroles

Israël exécute deux responsables Iraniens et une possible « bavure » tue 7 membres d’une ONG. Qu’en déduire ?

Peut-être qu’il y a d’un côté les paroles, et de l’autre les actions. Il semble qu’Israël soit, paradoxalement, en position de force. C’est peut-être pour cela qu’elle a été surprise par l’attaque du Hamas.

Quant à l’opinion publique, elle crie beaucoup, mais elle fait peu. Au temps des réseaux sociaux, l’homme n’a plus d’émotions ? Il vit dans un monde virtuel à la Matrix ?

(Quant aux otages, ils sont oubliés. Ou l’on ne peut plus rien faire pour eux ?)

Tesla boom ?

China’s BYD moves closer to unseating Tesla as EV leader
Strong sales increase pressure on US pioneer to keep crown as top seller of purely electric vehicles

Financial Times du 1er janvier

Tesla et Elon Musk auront été un signe de notre temps.

Rien ne justifie le prix des actions de Tesla : ses concurrents, qui peuvent faire de meilleures voitures que lui, valent infiniment moins. Tesla est un titre spéculatif.

Ce blog dit que la spéculation est rationnelle, mais qu’elle n’a qu’un temps. Elon Musk n’a pas su renouveler le rêve qui gonfle les bulles.

Au moins aura-t-il profité de son image de libertaire, qui en a fait le grand prêtre d’une religion de médiocres. A l’ère des réseaux sociaux, ce sont les troupes de choc de la notoriété et de la fortune.

Mirage 2.0 ?

« Nous avions l’impression qu’avec les réseaux sociaux, nous aurions énormément de personnes que nous pourrions contacter. Cependant, nous nous sommes rendu compte que ces réseaux pourraient être aussi fermés qu’un courriel. Il faut une mise en relation en présentiel, à travers le vrai contact humain, pour pouvoir recevoir des réponses intéressantes des réseaux sociaux. C’est seulement à partir de ce moment qu’on peut en récolter les bénéfices. Sinon, les individus éviteront (et parfois auront peur) de ce qu’ils ne connaissent pas. »

Voilà ce que conclut un groupe d’étudiantes avec qui je travaille.

Le réseau social n’est pas le miracle que l’on dit. Mais, pour le découvrir, il faut passer de la théorie à la pratique. Ce que bien peu font…

Réseau en difficulté

Publicité, TikTok casse les prix, disait, en substance, le Financial Times, hier. Ce qui ne fait pas les affaires des autres réseaux sociaux. Un problème de plus, pour eux.

Au temps de la bulle internet, je me souviens que la valeur de celui qui fréquentait (à titre gratuit) ce qui n’était pas encore réseau social était de l’ordre de 6000€. On estimait que l’entreprise concernée était un intermédiaire critique entre l’offre et la demande, avec une connaissance exceptionnelle des besoins du marché.

Cette prédiction n’a pas été vérifiée. Il ne reste aujourd’hui qu’un nombre infime de réseaux sociaux, et beaucoup font des pertes. Pire, il semblerait maintenant que leur situation se dégrade.

Que va-t-il leur arriver ? Y a-t-il quelqu’un pour faire une prévision ?

Liberté de parole

Les mésaventures d’Elon Musk auront eu l’intérêt de poser la question de la liberté de parole.

Le virtuose de la parole est l’intellectuel. En conséquence, il impose ses idées. C’est la « cancel culture ». Ou le totalitarisme. Mais, ce n’est pas mieux si tout le monde émet une opinion, comme vient de le constater Elon Musk. Aristote : où se trouve le juste milieu ?

Le réseau social sert à convaincre. D’où échange d’invectives. Le noeud du problème ?

Le propre de notre temps est l’artificiel. Il n’est pas surprenant, dans ces conditions, qu’il ne soit plus question que de (perte de) « sens ». Nous avons perdu le nord. Mais qu’est-ce que le « nord » ?

Ses convictions ? Mais comment les trouver ?

« Paradoxe ». Si la « doxa » ne nous va pas, c’est que nous croyons à « autre chose ». Est-ce bien ou non ? On le saura si on exprime cette « autre chose », et qu’on l’analyse.

Voilà pourquoi il est si important de rencontrer des « étrangers ». Ils nous permettent de nous forger des convictions, comme les scientifiques : à coups d’expériences. Un anthropologue me disait que « l’anthropologie était le plus long chemin de soi à soi ». Eh bien, il semble que ce chemin soit un réseau social. Mais un « réseau social » au sens humain du terme ?

L’avenir des réseaux sociaux

Les réseaux sociaux ne sont, essentiellement, qu’un mécanisme de censure. Voilà un rebondissement inattendu !

Ils sont pris en Charybde et Scylla : le provocateur et l’annonceur. C’est ce dont vient de se rendre compte Elon Musk.

Où cela va-t-il nous mener ?

Peut-être au Web 3.0. Il permet de bâtir des réseaux sociaux privés. A l’intérieur ne se trouvent que ceux qui ont montré patte blanche. Il appartient à ses membres. Plus de contrôle, plus de censure. Cela ne signifie pas que les réseaux supranationaux vont disparaître. Mais, on n’y trouvera que des gens qui ne craignent pas la censure. Ce qui devrait simplifier le travail des censeurs.

(Voilà pour la partie technique de l’argument, qui en fait n’apporte pas une réponse satisfaisante à la question. A suivre, donc.)

Changement de blog

Cette année, le blog du changement a changé de place.

Cela résulte de quelque-chose qui ne change pas : la politique de Google. Google a pris l’habitude du renoncement et de la suppression de fonctionnalités. Heureusement qu’il n’en est pas de même du fabricant de voiture.

J’avais déjà fait un essai de WordPress il y a des années, sur la sage suggestion d’Hervé Kabla, le pape du réseau social. Mais j’y avais renoncé car je n’étais pas parvenu à traduire les références internes. Je n’ai pas mieux réussi cette fois-ci. Et j’ai découvert un univers beaucoup plus hostile qu’il y a dix ans. Quasiment tout est devenu payant. J’ai même l’impression que WordPress fait tout ce qu’il peut pour que mes billets ne soient pas visibles. Pas étonnant, dans ces conditions, que les réseaux sociaux soient refermés sur eux-mêmes !

Bouteille pleine au dixième tout de même : le confort d’utilisation de WordPress, qui m’avait semblé un bricolage d’amateur au premier contact, s’est beaucoup amélioré. Et il est désormais beaucoup plus agréable à utiliser et à lire que blogspot.

Le blog a aussi changé de nom. Là aussi, il n’y a pas de changement. Depuis le début, je dis que je l’écris pour comprendre pourquoi je l’écris. Eh bien, dans ce cas, je pense commencer à comprendre pourquoi la caractéristique première de notre société est d’être « chiante ». L’après guerre avait la croyance béate au « progrès », progrès technique et scientifique. Il a cru que la société devait confier sa direction à ceux qui ont de « l’instruction », les « intellectuels ». Or la caractéristique de l’intellectuel est d’être un « atrabilaire », un « misanthrope ». Il croit que l’idée est tout, et il ne tolère pas d’autre idée que la sienne. C’est un terroriste de la pensée.

Ne pouvant plus s’exprimer, la société est peut-être en train de redécouvrir l’instinct, l’émotion, l’amitié. Le « je et tu » ?