Qu’est-ce que la politique ?

En me déplaçant pour une formation, je me suis demandé pourquoi je devais aller si loin. Il ne semble qu’il n’y a rien qui puisse m’intéresser dans mon département. Les départements qui sont à son opposé, par rapport à Paris, se sont mieux débrouillés. Nos hommes politiques avaient-ils pour projet d’en faire une banlieue dortoir ?

Seulement, ce qui m’a aussi frappé, en revenant dans le Val d’Oise, est que la raison pour laquelle ma famille s’y était installée, le train, ne fonctionnait plus. Notre ville est devenue une maison de retraite ? D’ailleurs, elle en abrite un grand nombre.

Notre politique est-elle une véritable politique ? Nous ne constatons les conséquences des choix faits par nos élus qu’après coup. D’où probablement le mécontentement actuel. Comment inventer une politique « systémique » ? Une politique qui exprime clairement les « choix de société » qu’elle fait, et les conséquences que l’on doit en attendre ?

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Rishi Sunak

Rishi Sunak, c’est le calme après la tempête. La BBC n’en parle pas !

Et pourtant il est au milieu d’une tempête : grèves quasi générales (les grèves françaises, qui s’arrangent pour que les pertes financières des grévistes soient infimes, sont risibles en comparaison), renégociation du Brexit. Et surtout fous-furieux, qui donnent tous les signes de l’irresponsabilités : grévistes qui exigent deux fois l’inflation, DUP qui cherche tous les coups tordus pour reprendre le pouvoir en Irlande, et aile droite conservatrice, hyper brexiteuse et ultra libérale, qui le hait.

Il tient la ligne de la raison, me semble-t-il. Il explique gentiment, mais sans fléchir, son point de vue.

Il parie, probablement, sur la sagesse des foules. Un exemple à suivre ?

Jeune président

M.Macron a une qualité qui rend négligeables ses défauts : il est jeune. Je pense cela depuis quelques temps.

Notre système éducatif ne semble produire que des « vieux ». Lui est combattif, sans complexe. Et, au moins en Europe, il fait bouger les choses, et a changé l’image de la France. Chez-nous, la population semble arc-boutée contre ses initiatives. Faute de sens correct des réalités, ou d’information sur celles-ci, elles sont généralement malheureuses. Mais ce qui parvient à passer, par exemple concernant l’économie, est utile.

Nicolas Sarkozy était un peu du même type. Mais son esprit paraissait incohérent. Si bien qu’il ne produisait que de la chaleur, et aucune action.

Et après ? Notre démocratie a-t-elle trouvé le moyen d’envoyer les vieux à la retraite ?

Nicola Sturgeon

Nicola Sturgeon démissionne. Pourtant elle était solidement populaire en Ecosse, et depuis longtemps. Mais elle a été victime de la loi sur le changement de sexe voulue par ses partenaires écologistes, qui elle l’était fort peu. Défendez-moi de mes amis…

Comme quoi, la Roche tarpéïenne est proche du Capitol. En politique, comme en alpinisme, un moment de distraction peut-être fatal. Et il n’y a pas plus dangereux que l’hybris de la victoire. Mais, à l’envers, c’est aussi l’arme fatale des tristes et sérieuses fourmis : rien n’est jamais perdu, en politique, un hasard peut retourner une situation. Ce pourrait bien être le cas de l’indépendance de l’Ecosse.

Gorgias

Dialogue de Platon, qui traite de la rhétorique.

Etrange pouvoir de la parole, répète ce blog. A un moment, j’ai cru que le discours de Nicolas Sarkozy, qui affrontait François Hollande, avait trouvé une sorte de « mode de résonance » du peuple, sa « fréquence propre ». Et, que, par répétition, il allait provoquer une rupture, à l’image de ce qui a pu se passer avec des ponts.

Comment expliquer ce phénomène ?

Le plus curieux est le cas de Clémenceau. Il a probablement été notre meilleur homme politique. Et pourtant, par ses plaidoiries, il n’arrêtait pas de faire tomber des gouvernements. Et des gouvernements que l’on aurait pu croire amis. En fait, c’était probablement un « pur », tellement intransigeant qu’il ne pouvait rien laisser passer qui s’écarte de son idéal. Mais ce n’était qu’un idéal. Irréalisable par nature.

La cause du phénomène ? Tout dossier a besoin d’être instruit, et l’agora, lieu de la décision immédiate, ne s’y prête pas ? Dommage que Platon n’ait pas connu Olaf Scholz ?

(D’ailleurs, le système politique allemand ne serait-il pas le produit même d’une histoire dévastée par les affres de la rhétorique ?)

(Inspiré de In our time de BBC 4.)

Rejet culturel ?

La gauche et la droite n’en finissent pas de sombrer.

Roche Tarpéienne et Capitole ? Il y eut un moment où elles pavoisaient. On entendait quelqu’un comme M.Kouchner dire que, au fond, il n’y avait pas grande différence entre elles. Et, surtout, elles se sont identifiées aux démocrates et républicains américains, jusqu’à s’appeler, effectivement, « républicains », pour la droite. M.Sarkozy n’avait-il pas fait tomber le mur de Berlin ?

N’est-ce pas là le noeud du problème ? Elles ont été prises en otage par une « élite », qui elle-même avait été convertie à ses valeurs par la soft power américaine ? Mais cela n’a pas été le cas du reste du pays, qui est restée attaché à ses valeurs anciennes. Si bien que cette élite ne représente plus rien ?

Mais elle domine toujours la politique locale. Car ses élus se contentent de faire leur métier ? Une bonne idée ?

Politique et dissimulation

Si l’Allemagne ne veut pas livrer de tanks à l’Ukraine, c’est parce qu’elle espère rétablir des liens commerciaux amicaux avec la Russie. J’entendais cela, samedi matin (BBC). La semaine d’avant, Christine Ockrent parlait de la Chine. Une fois encore, il semblait que les gouvernements européens étaient prêts à ménager la chèvre et le chou.

Banalité du mal ? Ou propre de nos démocraties ?

Le politique a peur du mouvement de foule, qui pourrait le faire tomber de son perchoir. Il veut éviter les crises. Mais il a infiniment peu de pouvoir pour maintenir l’ordre publique. Sa stratégie est, alors, « du pain et des jeux ». Pour cela, il n’y a qu’un moyen : le pacte avec le diable. D’autant qu’il n’en subit pas les conséquences.

La démocratie est le pire des systèmes à l’exception de tous les autres, dit-on. Seulement, rien n’empêche de chercher à l’améliorer…

(PS. On aurait pu faire le même raisonnement concernant l’environnement.)

Irrésistible tentation libérale

Keynes était un pousse au crime. Pensez-donc, inciter les politiques à dépenser l’argent public ! Voilà ce que disait un prix Nobel d’économie cité quelque-part dans ce blog.

Je me demande s’il n’en a pas été de même du libéralisme. Car le libéralisme affirme que tout irait mieux s’il n’y avait plus de contrainte. Plus besoin de créer, il faut démonter ! Quel soulagement pour l’intelligence. Et, en plus, démonter est une question de « courage », nous dit-on. Le bon M.Schröder fut courageux.

Aristote remarquerait probablement que le politique doit trouver le juste milieu entre le keynésianisme et le libéralisme. Et que cela s’appelle la « vertu ». Question, cher élu : qu’est-ce que cela peut-il bien signifier ?

Pauvre France ?

Paris se vide, mais le reste de l’Ile de France se remplit (INSEE). Et plutôt rapidement. Alors que depuis 2012, Paris perd environ un demi pour-cent de ses habitants chaque année, c’est le contraire pour l’Ile de France dans son ensemble.

Cela a pris nos élus par surprise. « La région la plus riche du pays, dotée d’un budget de 4,9 milliards d’euros, a des lycées vétustes et des transports de moins en moins fiables. () (les) infrastructures () construites dans les années 1960-1970 arrivent en fin de cycle, faute d’entretien dans les années 1990-2000. () 40 % des lycées d’Ile-de-France présentent des risques d’incendies ou des défauts structurels. » (France Culture.)

Gouverner, c’est prévoir, disait-on…

L’avenir des réseaux sociaux

Les réseaux sociaux ne sont, essentiellement, qu’un mécanisme de censure. Voilà un rebondissement inattendu !

Ils sont pris en Charybde et Scylla : le provocateur et l’annonceur. C’est ce dont vient de se rendre compte Elon Musk.

Où cela va-t-il nous mener ?

Peut-être au Web 3.0. Il permet de bâtir des réseaux sociaux privés. A l’intérieur ne se trouvent que ceux qui ont montré patte blanche. Il appartient à ses membres. Plus de contrôle, plus de censure. Cela ne signifie pas que les réseaux supranationaux vont disparaître. Mais, on n’y trouvera que des gens qui ne craignent pas la censure. Ce qui devrait simplifier le travail des censeurs.

(Voilà pour la partie technique de l’argument, qui en fait n’apporte pas une réponse satisfaisante à la question. A suivre, donc.)