Décidément, les « laboureurs » de B.Cyrulnik me posent des questions.
L’ai-je bien compris ? Je trouve que sa vie et celle de mon père contredisent totalement ses théories.
On peut difficilement imaginer plus « insécure ». Et pourtant, ce sont des gens qui sont parvenus à penser par eux-mêmes, sans chercher la protection de gourous, comme le font tant de jeunes, pourtant aimés de la société, voire privilégiés.
Dans leurs deux cas, je vois un phénomène similaire : la société, en ces temps, avait un sens. Le progrès. Et des institutions, telles que l’école, qui le réalisaient. Se rattacher à ce mouvement, d’un seul coup, donnait un sens à la vie, et rendait fort.
Dans les deux cas, un enseignant, l’agent même du progrès, le porteur même du projet social, les a repérés, et les a mis sur la voie de l’éducation supérieure. Ce qui en a fait des hommes forts : ils avaient appris à se défendre par eux-mêmes. Et ce, même si, en ces temps, l’éducation supérieure n’était pas tendre pour les pauvres.
Les recettes du labour ? Une société qui croit en elle-même, et qui s’arme de « hussards noirs » porteurs de ses valeurs ?