Une entreprise veut devenir « à mission ». On fait venir des consultants. Le projet va coûter des millions. On commence par le comité de direction. On évoque la question de la « responsabilité ». Sa DRH s’exclame : n’utilisons pas le mot « responsabilité », il fait peur !
Il y a quelques années Science Po m’a demandé de faire une conférence sur le changement aux cadres à potentiel d’un organisme d’Etat. L’organisatrice de l’événement m’a dit : le changement n’existe pas. Je lui ai répondu de se passer de moi. (Quelques-temps avant j’avais pu constater les effets de l’action de ses services d’investissement sur un concurrent d’un de mes anciens employeurs : sanglants. L’entreprise, un des piliers du métier, a disparu !)
Je ne sais pas comment qualifier cette pensée, mais je pense qu’elle a gagné les plus hautes sphères de l’Etat. Elle nous considère comme des simples d’esprits.
Et si c’était cela la responsabilité : considérer les autres comme intelligents ? Aime et fais ce que tu veux !